Prendre rendez-vous en ligneDoctolib


Pour une femme, l’impact psychique d’une naissance prématurée peut prendre différentes formes et se manifester au travers un sentiment de honte, d’échec, de frustration, d’anxiété, de culpabilité. Cette naissance peut par exemple induire une certaine inhibition de la mère à l’égard de son nouveau-né, une sorte de mise en retrait. Certaines vont ressentir une distance émotionnelle à l’égard de leur enfant, d’autres des difficultés à s’en approcher, à le considérer comme un bébé ou un être humain, en l’appréhendant dans sa globalité corporelle et psychique.


La distance créée par la prise en charge néonatale (hospitalisation, soins médicaux, couveuse, etc.) génère bien souvent un manque d’intimité entre parent et enfant, pouvant être ressenti par les parents comme une source de souffrance, qui peut aller pour certains jusqu’à induire un doute sur leur parentalité. Ce doute peut être amené à durer bien au-delà de l’hospitalisation.


La blessure narcissique ressentie du fait d’avoir mis au monde un bébé « trop tôt » peut générer de l’ambivalence, parfois même de la haine, vécue douloureusement par le parent et pouvant impacter durablement les relations parents/enfant. Certaines mères se sentent coupables de cette naissance prématurée, coupables de n’avoir pu mener à bien cette grossesse, et tentent alors de faire taire cette culpabilité en cherchant à « réparer ce qu’[elles] n’ont pu mener à terme » (Ravier, 2015/1 : 153). Cette tentative répond alors davantage à la recherche maternelle de faire diminuer l’angoisse qu’aux sollicitations de l’enfant.


La psychothérapie ou la psychanalyse peuvent offrir un espace de parole aux femmes qui souffrent à la suite d’un accouchement prématuré. Cette démarche peut leur permettre de revenir sur des moments de leur vie qu’elle ont vécu difficilement et de trouver la juste articulation entre leur vie de femme et leur vie de mère.


Prendre rendez-vous.




RAVIER A. et PEDINIELLI J.-L. (2015/1). Prématurité et parentalité, in Enfances & Psy, Erès, 65, 145-157.


Mai 2019

Psychologue psychothérapeute à Paris 9e et Paris 18e