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Qu’est-ce que la mythomanie ?


Le dictionnaire de l’Académie française nous apprend que la mythomanie est un terme couramment utilisé en psychiatrie et désignant la « tendance à fabuler, à inventer des récits mensongers dont on est le plus souvent le centre, ou dans lesquels on se donne un rôle important » [1]. L’étymologie de ce mot nous enseigne qu’il est composé de mytho-, renvoyant au mythe, et de –manie, qui en grec désigne la folie.



Le noyau narcissique de la mythomanie


Cette définition place d’emblée la dimension narcissique au cœur de la problématique du mythomane. En effet celui-ci cherche, au travers de ses fabulations, à attirer l’attention et l’intérêt de son interlocuteur. Mais au contraire du vantard ou du menteur, le mythomane se convainc lui-même de ses inventions jusqu’à y adhérer totalement. Ses histoires n’ont d’autre dessein que de compenser une très faible estime de soi, avec l’espoir d’éveiller l’intérêt de l’autre pour qui il lui semble sinon impossible d’exister. Dans ce trouble, l’angoisse a une place proéminente.



Les thèmes fréquents de la mythomanie


Comme nous l’avons vu, il s’agit généralement de scénarios de vie visant à valoriser le mythomane.
Les histoires qu’il construit reprennent donc les motifs socialement valorisés tels que la fréquentation de personnalités importantes, une vie professionnelle gratifiante, ou encore l’existence d’un compagnon de vie flatteur.
Certains chercheront à capter l’intérêt de l’autre au travers d’événements exceptionnels qu’ils diront avoir vécu en tant que victime ou témoin. Dans le cas de la mythomanie, il s’agira pourtant d’une invention, dont l’inventeur lui-même s’est persuadé de son récit au point d’y adhérer sans réserve.
Dans la plupart des cas, cette persuasion qui emporte le mythomane lui-même rend son récit extrêmement persuasif et difficilement décelable, tout du moins dans un premier temps. C’est pour cette raison que l’entourage peut ne pas s’apercevoir du caractère fictif de ce dont le mythomane cherche à le convaincre. La douleur qui accompagne la découverte peut être extrêmement violente et difficile à vivre, entraînant de sérieux remaniements de vie.



Quelles solutions ?


Avec le temps, le mythomane peut finir par se sentir prisonnier de ses mensonges. Avec lui, son entourage peut éprouver ce même sentiment, enfermant les uns et les autres dans une spirale dont il devient difficile de dessiner une issue. La souffrance qui accompagne ce sentiment d’enfermement peut elle aussi croître avec le temps. Néanmoins, engager une psychothérapie ou une psychanalyse dans ce contexte peut, pour le mythomane comme pour les personnes de son entourage, permettre d’exprimer la souffrance ressentie et tisser progressivement les lignes de nouvelles perspectives de vie.


Chloé Blachère
Le 23 octobre 2019


[1] Dictionnaire de l’Académie française, 9e édition (édition actuelle)