Les effets produits par la quarantaine décidée par le gouvernement et à l’œuvre depuis mardi dernier son différents d’une personne à l’autre. Il ne sont pas à minimiser. Au contraire, il est important d’y accorder une attention précieuse.
Les effets psychologiques du confinement
Certaines personnes constatent des conséquences positives au confinement pour leur vie de famille ou pour leur rythme personnel. C’est pour elles l’occasion de passer du temps ensemble et de calmer le rythme d’un quotidien sinon chargé.
Pour d’autres, le confinement décuple un sentiment de solitude qui peut être vécu douloureusement. En effet, la limitation des rapports sociaux accentue le sentiment d’isolement que vivent déjà certains en dehors d’une telle période. L’éclosion d’angoisses qui parvenaient auparavant à être bordées peuvent également faire jour avec plus de force.
Le confinement peut également redistribuer les cartes du couple, dans le sens d’une consolidation ou au contraire d’un délitement des rapports qui existaient jusque-là. Passer tout son quotidien, nuit et jour, avec son compagnon ou sa compagne, sans répits possibles, sans activités menées à l’extérieur, et avec, pour certains, la garde des enfants à articuler avec le maintien d’une activité professionnelle, tous ces éléments peuvent venir mettre à l’épreuve la vie à deux.
A tout cela, la diminution voire l’arrêt d’une activité physique peut venir favoriser la survenue de symptômes dépressifs. On compte parmi eux :
- Les troubles du sommeil (hypersomnie, insomnie, cauchemars) ;
- L’apparition ou l’augmentation de conduites addictives (médicaments, cannabis, alcool, etc.) ;
- Les troubles de l’humeur (irritabilité, frustration, colère, etc.) ;
- Des difficultés de concentration et d’attention ;
- Un manque d’entrain ou de motivation pour des activités qui les suscitaient jusqu’alors.
Quelle souffrance à l’œuvre ?
Finalement, cette période de confinement peut intervenir comme un révélateur de tendances qui pouvaient, jusque-là, être contenues sans trop de difficultés. En effet, certaines souffrances, antérieures, pouvaient facilement être mises de côté, balayées par le flot d’activités et de sollicitations du quotidien.
Se trouver face à ces souffrances, dans un contexte tout à fait exceptionnel d’isolement imposé, peut être d’une grande violence pour celui qui le vit. Il est à noter que cet isolement peut très bien être ressenti en présence d’un entourage (qu’il soit à distance par le maintien des liens par téléphone ou proche, avec les personnes avec qui le domicile est partagé).
Les répercussions dans le quotidien de difficultés psychologiques liées au confinement
Dans ce contexte, la désorganisation des activités qui rythmaient auparavant le quotidien peut être rapide et avoir des conséquences durables, que ce soit dans le rapport aux autres (son conjoint, sa conjointe, des enfants, ses amis, sa famille) ou dans le milieu professionnel (manque de productivité et d’implication, difficulté dans ses relations à ses collègues, relâchement des horaires, etc.).
Lorsque cette équilibre de vie ne parvient à se réorganiser d’une manière satisfaisante dans ce nouveau contexte, la prise de contact avec un psychothérapeute constitue une réponse adaptée. Cette période peut effectivement offrir l’opportunité à certains de se pencher sur ce qui fait nœud dans leur histoire et ainsi, construire une manière de vivre qui soit plus accordée à leur personne. Par cette manière d’y répondre, cette expérience de souffrance constitue des lors pour eux une occasion exceptionnelle d’opérer des changements constructifs et à long terme dans leur existence.