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Certaines personnes déploient beaucoup d’énergie à éviter toute forme de conflit dans leur vie. Ces efforts peuvent retentir autant dans les relations professionnelles que dans la vie privée, à commencer par le couple.


Le sentiment d’enfermement produit par la peur du conflit

Cette difficulté à envisager toute conflictualité dans les relations peut prendre des proportions telles que tout point de vue personnel en devient prohibé par la personne elle-même. En effet, tout jugement dont il est supposé qu’il pourrait venir contrarier le point de vue de l’autre est par avance réprouvé, étant jugé comme trop menaçant.
Cette manière de dénier systématiquement son propre regard, ses propres pensées, ses propres actions, n’est pas sans conséquences pour un être. Une patiente témoigne par exemple, lors de sa psychothérapie, que dire spontanément ses désaccords à son conjoint équivaut à mettre son couple en péril. Bien qu’elle identifie clairement la disproportion d’une telle équivalence, elle réprime dans son quotidien toute parole qui pourrait aller dans ce sens. Il en découle une importante dépréciation d’elle-même et un sentiment d’enfermement dans un schéma qui se répète.


Peur du conflit : comment en sortir ?

Cette impossibilité d’éprouver colère et agressivité sans que ces motions soient immédiatement retournées contre soi-même trouve ses racines dans des expériences infantiles maintenues éloignées du champ de la conscience. Lorsque ce mode d’être aux autres, dans la répétition, génère de la souffrance, la psychothérapie et la psychanalyse constituent un traitement adapté. Le travail d’association libre qui y est proposé consiste à parler librement ses pensées, ses rêves, son corps. Cette technique permet l’accès à un savoir précieux que l’être possède sur lui-même, un savoir insu, fait de fantasmes, de conflits et de désirs tenus à distance, étroitement lié à la souffrance, la haine et la culpabilité qui peut être éprouvée.
Cette technique, si elle est observée, participe à ce que puisse se dénouer le symptôme, ici l’impossible conflictualité qui pousse finalement un être à se détester, dans un conflit permanent avec lui-même.


Chloé Blachère

Psychothérapeute à Paris 18è et Paris 9è