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Dans un article publié par Le Monde le samedi 11 juillet 2020, plusieurs médecins psychiatres mettaient en garde contre la possibilité d’une « vague psychiatrique » sans précédent dès la rentrée prochaine.


Des prises en charge mises à mal


Les mesures prises pour faire face au coronavirus ont eu un impact conséquent sur nombre de personnes. C’est le cas, particulièrement, du confinement, qui a compliqué considérablement la continuité des soins psychiques de personnes déjà suivies dans un service de psychiatrie. Bien que les équipes soignantes aient su adapter autant que possible – et avec les moyens qui sont les leurs – la prise en charge des personnes déjà suivies en mettant en place des visites à domicile, des téléconsultations, des visioconsultations, etc., il existe une partie de cette population pour lesquelles ces mesures se sont avérées insuffisantes. Les conséquences ont pu être identifiées très rapidement. Ce même article relaie l’estimation suivante : 10% des patients du secteur psychiatrique auraient été perdus de vue durant le confinement.


L’émergence de nouvelles demandes


Parallèlement à ce constat, un autre phénomène fait son apparition. Il s’agit de la demande croissante de prise en charge psychiatrique d’une part de la population qui jusqu’alors, n’avait jamais côtoyé de services psychiatriques. Si un certain nombre de personnes ont pu éprouver des difficultés sérieuses au démarrage du confinement, le déconfinement a pu être vécu plus douloureusement encore par d’autres. Effectivement, la fracture éprouvée entre soi et autrui, du fait d’un mode de vie atypique, d’aspirations ou de questionnements singuliers, d’un manque de sens, d’un sentiment de solitude, etc. a pu faire naître une angoisse difficilement canalisable et opérant un véritable raz-de-marée dans la vie de ces personnes.
Pour faire face à ces débordements psychiques, les prescriptions médicamenteuses, souvent favorisées en première intention, peuvent effectivement se révéler d’une grande aide. Mais s’en contenter ne permet pas d’y répondre dans la durée. La psychothérapie ou la psychanalyse peuvent, elles, constituer le terreau de ce travail de fond.


Chloé Blachère

Psychologue clinicienne et psychothérapeute à Paris 18è