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Qu’appelle-t-on « association libre » ?

Cette règle que constitue l’association libre est au fondement de la cure psychanalytique ou de la psychothérapie avec psychanalyste. Elle a été découverte et théorisée par Freud et est qualifiée de « règle fondamentale ».


Cette technique permet l’investigation de territoires psychiques inconnus car tenus psychiquement inconscients. Freud nous signale que ce matériel inconscient restera à peu près inaccessible autrement.


Dans l’association libre, il s’agit en fait de représentations psychiques que le patient ou psychanalysant met en mots. Rappelons que les mots sont constitués de signifiés et de signifiants. C’est au linguiste Ferdinand de Saussure que nous devons cette distinction. Les signifiés correspondent aux idées que nous souhaitons véhiculer alors que les signifiants sont les mots eux-mêmes, c’est-à-dire des ensembles de signes linguistiques auxquels nous nous référons pour communiquer nos pensées. Lacan nous dit que l’inconscient est structuré comme un langage, construit avec des signifiants. La parole dite librement vient, à partir de ces signifiants, révéler des nœuds de significations inconscientes qui constituent le psychisme humain.


A quoi sert l’association libre ?

Ainsi, cette technique de parler librement ses pensées consiste à dire à haute voix, au cours des séances, les associations émergentes qui vont permettre l’exploration de ces pensées. Le facteur d’inconnu que nécessite l’utilisation de cette méthode peut parfois s’avérer déroutant lors des premières séances. Pour certains, l’appréhension se matérialisera sur le fait d’arriver en séance sans en connaître le contenu à l’avance. En effet, puisque ces pensées vont progressivement se présenter puis être formulées au cours des séances, elles ne peuvent donc être anticipées. Pour d’autres, l’appréhension se cristallisera davantage sur la peur des silences et de ne pas savoir quoi dire au cours des séances.


En psychothérapie ou en psychanalyse, il ne s’agit donc ni de faire un récit ni de venir discuter avec le clinicien, ni d’expliquer une situation, mais de parler puis d’associer ses pensées. Si cette règle est observée, l’inhibition qui régule habituellement les pensées est considérablement réduite et permet un accès aux pensées habituellement tenues inconscientes car jugées gênantes, pas intéressantes, redondantes, etc. C’est à partir de cette opération que le travail psychique progresse.


L’abaissement de cette inhibition est souvent difficile à respecter pour le patient (en psychothérapie) ou le psychanalysant (en psychanalyse), et indique alors une résistance au désir d’en apprendre sur lui-même. Cette résistance, si elle constitue une défense légitime, participe aussi à nourrir les symptômes qui font souffrir. L’association libre des pensées constitue donc une voie permettant de faire émerger les signifiants associés aux symptômes qui font souffrir. Ce travail des signifiants permet finalement de construire une existence qui ne soit plus articulée par ces souffrances psychiques.



Chloé Blachère, psychothérapeute à Paris 18è

Psychothérapeute à Paris 18è