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De quelle manière la voix joue-t-elle dans l’identité d’une personne ?
Est-ce la personnalité d’un être qui modèle sa voix ou bien la voix peut-elle influencer la manière dont un caractère va progressivement se forger ?



L’étude de la mue faussée, trouble vocal apparaissant au moment de la puberté, et qui consiste en une absence de mue vocale, isolée des autres modifications physiologiques propres à l’adolescence, sans lésion organique, nous apporte un éclairage précieux sur les interactions à l’œuvre entre un être et sa voix.


Plus largement, si certaines caractéristiques de la voix peuvent faire l’objet d’un contrôle et ainsi, lui conférer une certaine couleur (par exemple concernant sa hauteur, sa force, son accent), d’autres facteurs échappent à ce modelage vocal, au point de cristalliser parfois une souffrance psychique. Née du décalage perceptible entre ce qu’une personne aimerait renvoyer comme image vocale d’elle-même et sa voix, donnée à entendre à l’autre, cette souffrance peut produire des effets tant dans le champ personnel (la vie amicale, affective, amoureuse, familiale, les loisirs, etc.) que dans le champ professionnel, particulièrement dans le cas d’une profession pour laquelle la voix joue un rôle notable (je pense ici aux avocats, juges, enseignants, commerciaux, comédiens, acteurs, etc.). Ce décalage n’implique pas nécessairement l’existence d’une pathologie vocale médicale avérée.



Dans l’un ou l’autre cas, la rencontre avec un psychothérapeute ou un psychanalyste offre un espace d’exploration de nouvelles perspectives quant aux rapports qu’un être entretient à sa propre voix. Entre dialogue intérieur et adresse à l’autre, la voix qui fait souffrir peut être le point de départ de ce travail psychique.



Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è