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Qu’est-ce que le masochisme ?

Le terme masochisme a été proposé au XIXe siècle par le psychiatre Krafft-Ebing, en référence à l’écrivain Leopold von Sacher-Masoch. À l’époque, le masochisme est défini comme étant la recherche de plaisir par la douleur.

Les travaux de Freud ont permis une appréhension plus fine des formes que peut prendre le masochisme (1). Il en distingue trois, que son le masochisme érogène, le masochisme féminin et le masochisme moral.



  • Le masochisme érogène correspond à la forme identifiée par Krafft-Ebing, à savoir la nécessité du passage par la douleur pour éprouver du plaisir. La douleur est ici une condition à l’excitation sexuelle ;

  • Le masochisme féminin qui, contrairement à ce que son nom laisse entendre, n’est pas exclusivement repérable chez la femme. Il concerne également l’homme, chez qui il peut prendre différentes formes fantasmatiques : le fantasme d’être castré par exemple, celui d’être pénétré, ou encore celui d’accoucher ;

  • Le masochisme moral, qui se retrouve de manière diffuse dans le quotidien, et perceptible par une attitude de soumission ou une position victimaire qui vient déterminer la relation au monde et aux autres. Cette forme de masochisme permet de nourrir un sentiment de culpabilité et un besoin inconscient de punition.


    Freud précise que dans le masochisme, ce n’est pas la douleur en tant que telle qui procure la sensation de plaisir mais la jouissance liée à l’excitation sexuelle qui lui est rattachée.


Masochisme : à quoi sert une psychothérapie ou une psychanalyse ?

Le masochisme ne fait pas toujours souffrir. Au contraire, il peut être un support à l’excitation et s’intégrer à l’économie libidinale d’une personne.

Mais pour certains, il constitue un frein, qui peut entraîner une importante souffrance psychique.
Si Freud souligne le fait que le masochisme trouve toujours ses origines dans le sadisme (2), il importe que la colère et la haine sous-jacente à ce masochisme manifeste puissent être exprimées. Le cadre psychothérapeutique et psychanalytique permet cette opération psychique, de sorte que ce mouvement de retournement psychique inconscient contre la personne propre puisse s’apaiser et que l’énergie libidinale puisse circuler d’une manière qui ne fasse plus souffrir.


(1) Freud, S. (1924). « Le problème économique du masochisme », in Œuvres complètes, Vol. XVII, Paris, PUF, 1992, pp. 9-23, p. 13.
(2) Freud, S. (1919). « Un enfant est battu », in Œuvres complètes, Vol. XV, Paris, PUF, 2012, pp. 115-46, p. 136.


Chloé Blachère

psychothérapie et psychanalyse à Paris 18e