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Nommer n’est pas guérir. Et si poser un mot sur une souffrance peut produire un soulagement incontestable, il ne suffit pas à régler un mal-être.


La fonction du diagnostic

Régulièrement, des personnes vont rencontrer un professionnel de soin psychique dans le but d’obtenir la confirmation d’un diagnostic qu’ils ont eux-mêmes déjà posé : hypersensibilité, haut potentiel intellectuel, personnalité zèbre, hyperactif, etc.

Ces catégorisations prennent appui sur des éléments d’observation réels : une difficulté à trouver sa place dans un groupe par exemple, à se concentrer, une émotivité importante, une difficulté à affirmer des choix personnels, à prendre des décisions, à interagir.

Pour autant, cette tendance indique également la recherche effrénée d’un apaisement – celui qu’offre de tels diagnostics – à supporter sa différence, et les difficultés que tout un chacun peut rencontrer au contact de l’altérité, et dont les expressions varient d’une personne à l’autre.



la réponse du professionnel, pour quelle visée clinique?

Lorsqu’un professionnel de santé répond à cette demande du patient et confirme un tel diagnostic, il en résulte le plus souvent un premier effet de soulagement. Celui-ci est produit par le fait qu’une raison qualifiée d’objective à la souffrance éprouvée est confirmée par un autre, à qui est reconnue cette légitimité.

Pourtant, la difficulté qu’une telle situation produit régulièrement dans le temps est qu’en conférant à un tel diagnostic ses difficultés à vivre et à construire son existence, les possibilités de faire évoluer la situation et d’y trouver des solutions s’amoindrit. L’effet libérateur des premiers temps est devenu enfermement.



La proposition de la psychanalyse et de la psychothérapie avec psychanalyste consiste, au moyen de l’association libre des pensées dite en séance, à ouvrir un espace à partir duquel une subjectivation est possible. Bien loin d’une identification à tel ou tel diagnostic, il s’agit au contraire de supporter ses doutes, ses questionnements, et ses symptômes, en les transformant progressivement. Si les effets en sont observables, il ne s’agit pas d’une approche dont la visée est immédiatement résolutionniste. Elle invite chaque être qui en a le désir à sortir d’une position de victime – victime de soi-même, victime du destin, victime d’un autre – pour construire une vie responsable et plaisante, avec les possibilités et les privations qu’un tel rapport au monde implique.


Chloé Blachère

Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è