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Le 25 avril dernier, un article paru dans Le Monde faisait état du bilan dramatique concernant les tentatives de suicide chez les jeunes depuis 2020.


Des chiffres alarmants

Les chiffres qui y sont présentés et qui prennent appui notamment sur le dernier bilan communiqué par Santé publique France (SPF) en avril, révèlent un nombre important de passage aux urgences pour des gestes ou idées suicidaires ainsi que pour des troubles de l’humeur chez les 11-14 ans. Ce nombre est en augmentation pour les 15-24 ans. Il y a par ailleurs une augmentation des hospitalisations pour tentative de suicide chez les adolescents.


Dans cet article, la journaliste rappelle que le suicide représente la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, partout dans le monde. Si les filles sont plus nombreuses à passer à l’acte, les décès des suites d’un acte suicidaire concernent surtout les garçons, dont les méthodes employées sont souvent plus violentes et donc fatales.


Face à cette augmentation de la détresse psychique et de ses manifestations dans la population mineure, les services d’urgence sont saturés et en difficulté. D’autant que les professionnels travaillant dans ces services connaissent la nécessité que ces enfants et adolescents soient pris en charge rapidement et de manière soutenue.


Des causes multifactorielles

La France n’est pas le seul pays concerné par cette augmentation des tentatives de suicides chez les mineurs. Cette hausse a également été observée dans d’autres pays européens et aux Etats-Unis. Le contexte sanitaire, avec la pandémie et les conséquences qu’elle a entraîné (isolement, angoisse, difficultés scolaires, familiales, etc.) fait partie des éléments ayant fragilisé la santé mentale de cette population. Le climat anxiogène qui lui est associé est venu se cumuler aux craintes liées à la question climatique et à la situation géopolitique actuelle. Ces jeunes évoquent un avenir qu’ils vivent comme offrant peu de perspectives heureuses, confortés, pour une partie d’entre eux, par le discours pessimiste des adultes qui les entourent.


D’autres facteurs peuvent également augmenter le risque de passage à l’acte, parmi lesquels la consommation de toxiques, des antécédents familiaux, des violences subies, des ruptures affectives, ou encore un tempérament impulsif laissant apparaître une forte intolérance à la frustration.


Quelles solutions ?

Les acteurs de terrain déployés par le service public sont déterminants et doivent pouvoir être soutenus dans leurs actions. Les maisons des adolescents par exemple, sont des relais précieux qui permettent aux jeunes en difficulté et à leurs familles de se repérer dans leur parcours d’accompagnement, en les aidant à trouver les bons interlocuteurs.


La difficulté des hôpitaux et des associations est souvent leur délai d’attente pour une prise en charge, qui n’est pas en adéquation avec la nécessité des situations d’urgence psychique dont il est question.
Les cliniciens installés en ville ont, eux, davantage de flexibilité, ce qui leur permet une plus grande réactivité. Les jeunes et/ou leurs parents peuvent être reçus rapidement et des suivis réguliers peuvent être mis en place. Et s’il est vrai que ces suivis ont un coût, certains cliniciens n’hésitent pas à l’adapter en fonction de la situation financière de la personne souffrante, de manière à ce que la dimension financière ne vienne pas faire obstacle à l’accompagnement psychique urgent dont il est question. Une liste de ces professionnels est consultable en suivant ce lien : https://www.rphweb.fr/guide-local-w1.html.


Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è