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Si être mère peut d’abord apparaître comme une évidence, un lien qui s’instaure naturellement dès la naissance de l’enfant, ses fondements biologiques ne rendent pas nécessairement plus facile la position qui lui correspond. Cela n’est pourtant pas le message couramment véhiculé dans la société.


C’est pourquoi aborder ce que c’est que d’être mère en tant que devenir introduit la dimension dynamique qui lui est inhérente. Cette position de mère, loin d’être un long fleuve tranquille, conduit bien des femmes à de nombreuses interrogations concernant le fait d’être mère. Des sentiments ambivalents peuvent être éprouvés concernant leur enfant, leur difficulté à se sentir femme et mère, l’inconstance des relations mère-enfant à mesure que l’enfant grandit, etc. Ces questionnements, parfois complexes, souvent intimes, sont pour beaucoup d’entre elles difficiles à partager, même avec un entourage féminin de confiance. La peur du jugement n’est jamais loin, et son propre jugement est généralement le premier frein, tant la honte et la culpabilité que de telles pensées peuvent induire sont vivaces.


Le dispositif clinique psychanalytique offre une possibilité, pour ces femmes, de parler ces pensées que ces femmes se refusent parfois d’abord à elles-mêmes. Le plus souvent, elles se les refusent -plus ou moins consciemment – par peur que ces pensées puissent être interprétées comme une remise en cause des choix qu’elles ont faits par le passé, ou bien de leurs responsabilités, de leurs engagements, ou encore de l’amour qu’elles éprouvent pour leur enfant, ou tout simplement par peur de ne pas être une « bonne » mère et de ce fait, d’être responsable des possibles difficultés de leur enfant.


La position du clinicien en séance n’est pas une position morale. Et le patient lui-même est invité à mettre son propre jugement et ses appréhensions de côté lorsqu’il entre en séance, de manière à ce que de sa parole puisse sortir le vrai de son être : ses difficultés, ses douleurs, ses incertitudes, ses doutes, ses frustrations, ses souffrances, ses colères et qu’ainsi, il puisse construire, avec l’aide du dispositif psychothérapeutique ou psychanalytique, une existence agréable et des relations apaisées.


Chloé Blachère

Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è