Prendre rendez-vous en ligneDoctolib

Le plus souvent, c’est le désir de devenir un clinicien qui pousse une personne à se former à la psychologie. La formation universitaire est le lieu privilégié pour acquérir le bagage théorique nécessaire à la pratique, et pour obtenir le diplôme qui permettra d’exercer le métier. Plusieurs stages vont également jalonner la formation du psychologue. S’ils constituent un terrain indispensable pour l’apprentissage du métier, nombreux sont les étudiants qui pourtant reconnaissent ne pas se sentir prêts, c’est-à-dire suffisamment formés cliniquement, pour exercer le métier une fois leur diplôme obtenu. Un certain nombre d’entre eux d’ailleurs, pour cette raison, font le choix de se réorienter et d’exercer un métier qui n’a rien à voir, quitte à ce que celui-ci soit moins qualifié.



C’est pourquoi, en parallèle de la formation universitaire, il est, pour un étudiant en psychologie, d’une aide tout à fait précieuse 1/ de commencer son propre travail en faisant une psychothérapie ou une psychanalyse et 2/ pour ceux qui en ont le désir, de rejoindre un groupe de pairs et entreprendre sans attendre sa formation à la psychanalyse.
En effet concernant le premier point, le désir de devenir clinicien entre souvent en résonnance avec son histoire personnelle et signe parfois un désir de réparation qu’il convient alors de travailler dans le cadre de sa cure et non en recevant des patients. Et concernant le second point, la formation à la psychanalyse, qui est au fondement de toutes les autres thérapies qui ont pu ensuite voir le jour et fleurissent aujourd’hui dans le paysage de la santé mentale, son apprentissage demande des années et exige un désir décidé et engagé. Il prend la forme de participations à des groupes de travail, des groupes de lectures, des supervisions individuelles et de groupe, la prise de parole lors de colloques, la participation à des séminaires, la rédaction d’articles scientifiques, la contribution à des ouvrages collectifs, etc.
L’un et l’autre de ces points permettent à l’étudiant de régler ce qui le fait souffrir tout en construisant sa position clinique.



Le dispositif de la CPP (consultation publique de psychanalyse) proposé au RPH et auquel je participe offre la possibilité, pour les étudiants, de s’engager dans une psychothérapie ou une psychanalyse en fonction de leur moyens financiers, c’est-à-dire en déterminant le prix le plus juste en fonction de leurs possibilités financières et de la valeur qu’ils donnent à leur parole en séance. Ce dispositif permet d’ouvrir la porte du soin psychique indépendamment de la situation financière d’une personne tout en l’engageant à régler ce qui est possible pour elle, premier pas d’une responsabilisation d’elle-même vis-à-vis de son désir et par là-même, déterminant cliniquement.


Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è