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Ces dernières décennies ont vu fleurir différents qualificatifs pour caractériser certains types de personnalités : zèbres, hyperactifs, hypersensibles, HPI (haut potentiel intellectuel), etc.



Le plus souvent, ces qualificatifs trouvent racine dans les difficultés qu’un enfant rencontre dans son développement : difficultés dans les apprentissages, difficultés dans la socialisation, difficultés dans l’expression des émotions, difficultés à se situer dans le monde. Ces différentes appellations se présentent alors comme des tentatives de réponse à un mal être qu’il peut être difficile de reconnaître comme tel en y interrogeant sa part de responsabilité.



Si nommer ce mal être constitue une étape essentielle à l’apaisement d’une souffrance psychique, il n’est pas, pour autant, thérapeutique à lui seul. Il est par ailleurs essentiel que cette nomination tombe juste pour amorcer une transformation, et elle ne peut l’être qu’en sortant de la bouche de l’être en position de patient ou de psychanalysant, dans le respect de sa temporalité psychique et en présence du clinicien. Aussi, lorsqu’un psychiste (psychologue, psychiatre, psychothérapeute) pose un tel qualificatif concernant une personne qu’il reçoit, la question du propre soulagement qu’il peut y trouver face à la difficulté qui peut être la sienne d’écouter la souffrance de l’autre peut légitimement être interrogée.



Il est souvent mis en avant, comme justification de ces différents qualificatifs, le regard particulier qu’une personne pose sur le monde et qui est à l’origine de ses difficultés. Mais qui ne pose pas un regard particulier sur le monde ? Ou dit autrement, deux personnes peuvent-elles poser un même regard sur le monde ?
Il est ici question de la singularité qui caractérise chaque être humain et dont la solitude fondamentale n’est qu’une conséquence. Ce qui amène à la question suivante : quelle place puis-je occuper dans le monde ?



Construire sa position subjective demande un courage certain et des efforts quotidiens dont les fruits se traduiront progressivement par un apaisement des souffrances, une certaine légèreté dans le présent et des perspectives de vie agréables. Une telle construction ne peut se faire en restant arrimé à l’un des qualificatifs cités plus haut. En effet, il s’agit de deux mouvements psychiques opposés : alors que le second enferme et place l’être dans une attente d’être reconnu par l’autre, en exigeant du monde qu’il le comprenne et s’adapte à sa différence, le premier est un chemin qui se construit et permet d’aller à la rencontre de de soi-même et de l’autre, et finalement d’exister, en assumant sa propre solitude et en respectant celle de l’autre, premier pas pour vivre ensemble. Un tel positionnement peut être construit avec l’aide de la psychanalyse ou de la psychothérapie avec psychanalyste.


Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è