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Les manifestations d’une crise d’angoisse sont avant tout ressenties dans le corps : accélération du rythme cardiaque, palpitations, sueurs, tremblements, pression thoracique, sensation d’étouffer, nausées, vomissements, etc. Pourtant, son ressort est d’abord psychique. Elle génère une impression de mort imminente qui, même si elle peut être perçue sur le moment comme irrationnelle et ne traduisant pas un danger de mort immédiate, n’en demeure pas moins intense et difficile à traverser.


Certaines crises d’angoisse peuvent spontanément être mises en lien avec un événement traumatique ou un contexte particulier, mais cela n’est pas systématique. Il est fréquent que les crises d’angoisse surviennent sans qu’aucune raison apparente n’en soit la cause.


A la frontière du psychisme et du somatique, la pulsion constitue cette somme d’excitation qui circule en chacun et œuvre à l’accomplissement des différentes activités dans lesquels nous nous engageons. Mais il arrive parfois qu’une certaine quantité de cette excitation n’emprunte pas le chemin qui lui convient et créé une accumulation qui finira par se décharger d’une manière déplacée : celle d’un symptôme.



Ainsi, le symptôme obéit à une certaine logique dans l’économie psychique d’un être, et opère tel un rébus, une tentative de résolution d’un conflit psychique resté irrésolu.



Plutôt que d’en chercher la disparition hâtive, le travail psychanalytique en propose plutôt un déchiffrage, en respectant un rythme qui sera propre à chacun et en utilisant la règle d’association libre des pensées découverte par Freud.



Une psychanalystante qui fait régulièrement des crises d’angoisse, en parle à son médecin généraliste qui lui prescrit alors des anxiolytiques. Après se les être procurés, elle décide finalement de ne pas les prendre : « j’ai eu envie de me donner une chance », dit-elle. Finalement, elle interprète son anxiété et les moments paroxystiques que sont ses crises d’angoisse comme des tentatives échouées de son corps de communiquer avec elle, ce dont elle n’a rien voulu savoir depuis des années, cherchant à la faire taire plutôt qu’à les écouter. « J’ai pas pris le traitement parce que j’ai plus envie de mettre sous le tapis cette anxiété », dira-t-elle finalement, marquant là un moment important dans sa psychanalyse.

Par ses associations libres de pensées, cette psychanalysante nous indique dans quelle mesure un symptôme peut être perçu comme un ennemi gênant à bâillonner ou bien comme un messager qui nous met sur la voie d’une souffrance inconsciente pour le moment inconnue et par là-même, de sa résolution. Cela implique de respecter la temporalité nécessaire à son dénouement, dont la logique n’appartient ni au psychanalyste ni même à la partie consciente du psychanalysant, mais qui obéit à une logique inconsciente et occupe une fonction de protection d’un savoir qui pour le moment n’est pas admissible psychiquement.


Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è