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Le Haut conseil de l’enfance, de l’adolescence et de l’âge a récemment publié son nouveau rapport intitulé « Quand les enfants vont mal : comment les aider ? ». Les chiffres qui y sont présentés sont alarmants et révèlent une approche de la souffrance des mineurs qui s’écarte de plus en plus du soin dans sa dimension curative.
En effet l’augmentation considérable des prescriptions médicamenteuses va dans le sens d’une approche palliative, c’est-à-dire qui vise à atténuer les symptômes sans pour autant les traiter.



A la dépendance médicamenteuse qu’une telle stratégie favorise et renforce s’ajoute le constat que la souffrance qui a précipité l’apparition de symptômes, qu’ils soient psychiques, corporels, ou organiques, n’est pas traitée, et risque donc logiquement, à plus ou moins long terme, de reparaître.



Cette logique palliative trouve probablement ses sources à différents niveaux, notamment dans l’appétence particulière actuelle d’aller au plus simple, c’est-à-dire vers le dispositif qui semble être le moins coûteux, que ce soit financièrement ou psychiquement, et dont les résultats visibles sont les plus rapidement obtenus. Lorsqu’une telle démarche fonctionne, il n’y a pas lieu de la questionner. En revanche et dans le cas dont il est question ici, ce que révèle ce rapport du Conseil de l’enfance et de l’adolescence, c’est que l’apaisement des symptômes et du mal-être exprimés par les mineurs ne l’est que temporairement, et que les fragilités éprouvées pas ces nouvelles générations ne font que se renforcer, malgré l’accroissement considérable de prescriptions de psychotropes, qu’il s’agisse de médicaments antipsychotiques, d’antidépresseurs, de sédatifs, d’hypnotiques, de dopaminergiques ou d’anticholinergiques.



La pensée associée librement en psychothérapie ou en psychanalyse est, pour sa part, un dispositif qui fait régulièrement ses preuves dans le champ du soin. Dans le rapport dont il est question, ces dispositifs sont présentés comme utiles à la prise en charge des enfants et adolescents en souffrance, ainsi que de leurs parents. Associés ou non à la prise de médicaments, elle ouvre un espace de parole au sein duquel les souffrances peuvent être dites et associées librement, et nourrir progressivement, en respectant le rythme propre à chacun, la construction d’une voie possible pour exister.



Ainsi s’il est possible de prendre rendez-vous pour un enfant ou un adolescent en souffrance et désireux de parler avec un clinicien, la souffrance du parent, père ou mère, en difficulté avec son enfant y trouvera également un lieu d’expression. La consultation de psychothérapie ou de psychanalyse constitue dès lors le lieu privilégié au sein duquel les angoisses, inquiétudes, colère, ras-le-bol, impuissance, agressivité, surprotection, rejet, peuvent être parlés et associés librement en séance, sans jugement, et ainsi contribuer à un effet progressif d’apaisement.



Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è