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Le plus souvent, c’est la souffrance qui conduit une personne à rencontrer un psychothérapeute. Cette souffrance peut affecter différentes parties de sa vie, de manière circonscrite ou étendue : la vie amoureuse, les relations sociales, le travail, le rapport à son corps, à soi-même…



Le moment où cette souffrance devient insupportable coïncide souvent avec la prise de conscience qu’un pattern fait répétition, quel que soit le contexte : des situations d’échec qui se répètent, ou bien des déceptions, ou encore des situations ou des relations vécues comme des impossibilités.



Certaines personnes qui à cette occasion entrent en psychothérapie pensent pouvoir être réparées, à la manière du médecin qui administre un traitement qui produit une action sur leur organisme. Pourtant le fonctionnement psychique n’est pas identique au fonctionnement du corps ou de l’organisme. Aussi, si les compétences cliniques du psychothérapeute sont essentielles à la conduite d’une psychothérapie, le désir du patient de ne plus souffrir implique qu’il prenne en compte les indications du clinicien, à commencer par celle d’associer librement ses pensées en séances, sans chercher à les comprendre ou à les diriger, et ainsi qu’il soit partie prenante du traitement. A l’inverse, déléguer l’entièreté de la réussite du traitement sans prendre sa part au traitement en freine la progression.



Même si cela peut paraître, dans un premier temps, paradoxal puisque la personne qui résiste est aussi celle qui est venue parce qu’elle est souffrante, l’un des éléments qui vient renforcer les résistances à la réussite du traitement est qu’aller mieux implique toujours une perte : celle de se poser à soi-même des limites, celles de mettre fin à des consommations excessives, celles de renoncer à se précipiter dans des situations reconnues comme n’étant pas bonnes pour soi, ou bien arrêter de s’engager dans des relations qui, même si elles peuvent apporter un instant de plaisir, sont identifiées comme mauvaises pour soi-même. Ces résistances constituent autant de ralentissements à la cure qu’elles n’en sont pour la vie d’une personne. Mais lorsqu’elles sont perçues et reconnues par le patient, cela marque une grande avancée dans le traitement.


Ainsi, si la psychothérapie est efficace pour ne plus souffrir, elle implique un cheminement propre à chacun qui implique un engagement dans le traitement, et le renoncement à certaines habitudes.
C’est ensuite le désir de savoir qui conduit certains à entrer en psychanalyse.


Chloé Blachère, psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è