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Certaines personnes craignent le fait que commencer une psychothérapie ou une psychanalyse les rendent égocentriques. Pour autant, est-ce bien l’effet que produit un travail psychique ?



Le plus souvent c’est parce qu’une personne souffre qu’elle décide de rencontrer un psychothérapeute ou un psychanalyste. C’est lorsque cette souffrance, méconnue jusqu’alors ou bien relativement contenue, génère trop de désagréments qu’elle n’est plus tolérée, alors même qu’elle a pu être supportée pendant des années. Ces désagréments se manifestent souvent par des situations qui se répètent, des conflits ou des échecs qui, d’une situation à une autre, précipitent vers une même issue douloureuse, que celle-ci concerne les relations amoureuses, les relations amicales, familiales, ou encore professionnelles.



La souffrance psychique, tout comme la douleur physique, a notamment pour effet un repli de la libido sur soi. Ce fonctionnement particulier altère la disponibilité d’une personne, au point de causer des problèmes d’attention, de concentration, ou encore de présence à l’autre. Cette indisponibilité psychique est assortie d’un égocentrisme qui contamine le rapport à soi-même et à l’autre. Si, dans un tel contexte, le travail mené en psychothérapie ou en psychanalyse peut paraître renforcer la dimension introspective à l’œuvre, la visée est précisément que, au moyen des pensées parlées librement en séance et associées entre elles, sans jugement, les souffrances puissent progressivement être apaisées. Ce travail induit alors naturellement une décentration, jusqu’à la construction d’un équilibre qui ne soit ni égocentrique, ni dans l’oubli ou la négation de soi.



La temporalité que demande un tel ajustement est propre à chacun et il convient qu’elle puisse être respectée comme telle, sans forçage ni précipitation, car elle obéit à une logique psychique qui ne peut être forcée sans risquer de produire des effets dévastateurs.


Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è