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Qu’est-ce que la phagophobie ?

La phagophobie correspond à la peur de s’étouffer en avalant. Elle a comme conséquence une peur d’avaler, et entraîne l’évitement de différentes situations dans lesquelles avaler est requis. Elle peut concerner tout autant des aliments solides que liquides.



Cette phobie peut contraindre grandement les contextes dans lesquels la prise d’aliments peut se présenter. De ce fait, elle peut avoir des répercussions dans la vie sociale ou professionnelle de la personne qui en souffre.
Des symptômes corporels et psychiques sont le plus souvent associés à la phagophobie tels que l’anxiété, des nausées, parfois des vomissements, de la toux, une accélération du rythme cardiaque, parfois des crises de panique, ou des troubles de la déglutition.


D’où vient la phagophobie ?

La personne souffrant de phagophobie a parfois fait elle-même l’expérience de s’être étouffée en avalant un aliment solide ou liquide, mais elle peut également avoir été témoin d’une personne vivant une telle situation, et face à laquelle l’impuissance et la soudaineté de la scène ont produit un effet psychique important.


Est-il utile de commencer une psychothérapie pour soigner une phagophobie ?

S’il est possible d’identifier un événement à caractère traumatique pouvant avoir été le déclencheur de la survenue d’une phagophobie, les causes en sont bien souvent antérieures. Elles peuvent à première vue paraître insignifiantes ou sans lien avec la phagophobie qui se présente dans l’actuel. Toutefois, la règle d’association libre des pensées avec laquelle va se dérouler la psychothérapie permet que puisse être progressivement dévoilée le sens métaphorique que cette phobie revêt (1). Il s’agit d’un processus au un par un, c’est-à-dire au cas par cas. Celui-ci répond à l’articulation signifiante que la phagophobie et les symptômes qui l’accompagnent constituent dans l’histoire singulière d’une personne.



Chercher à faire taire ces symptômes coûte que coûte et le plus rapidement possible revient à faire taire l’expression de la souffrance inconsciente qui lui est associée et qui, faute d’avoir été dite et écoutée, peut alors choisir une autre voie d’expression, corporelle ou organique. C’est pour cette raison que l’approche psychanalytique n’est pas centrée sur la résolution du symptôme mais sur son expression, au moyen des associations libres de pensées. Le symptôme cède d’ailleurs bien souvent lorsque la souffrance psychique jusqu’alors inconsciente est dévoilée par le biais de cette technique. Mais nul ne peut prétendre connaître à l’avance le temps que ce dévoilement demandera car celui-ci est régi par le refoulement, dont la fonction est de préserver l’économie psychique. Le refoulement a donc une utilité qui, si elle est mise à mal par trop d’empressement, peut produire plus d’effets délétères que salutaires, n’en déplaise à la partie rationnelle de la personne qui se trouve en souffrance.


(1) Meslem, M. https://www.psychologue-sabatier.fr/articles/phagophobie/


Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è