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La peur de l’engagement constitue un motif fréquent de rencontre avec un clinicien, c’est-à-dire avec un psychologue, un psychanalyste, un psychiatre, ou un psychothérapeute. Cette peur peut être déclinée sous différentes formes : peur de s’engager dans des projets avec une personne aimée, peur de s’engager professionnellement, même dans un domaine présentant un intérêt pour la personne qui éprouve cette peur, peur de s’engager avec des amis, peur de construire une famille, peur d’entreprendre, etc.



Indépendamment des facteurs qui peuvent être mis en avant dans un premier temps pour justifier la peur (ce peut être des circonstances défavorables, ou bien une difficulté avec son entourage), dans toutes les situations dans lesquelles cette peur de l’engagement se présente, la difficulté à s’engager avec soi-même n’est pas loin, c’est-à-dire la difficulté à miser sur son désir sans savoir ce que cet engagement produira, sans être sûr des conséquences des choix pris et des actions entreprises.


Il en découle une multitude d’autres peurs, plus ou moins représentées en fonction de chacun : peur de l’échec, peur du rejet, peur d’être déçu, peur d’être exposé, peur de ne pas savoir, peur du regard des autres, etc.


La peur de l’engagement agit donc d’abord comme une manière de se protéger de situations perçues comme pouvant évoluer d’une manière non favorable, désagréable, mêlées à un sentiment de se sentir coincé dans une situation qui ne conviendrait pas ou plus.


Mais en parallèle de ces non engagements renouvelés et à mesure que le temps passe, la sensation de passer à côté de sa vie sans parvenir à la construire peut à son tour devenir désagréable, au point de faire naître de la souffrance, nourrie par un sentiment d’illégitimité, un manque de sens, une absence de projets, de perspectives, un essoufflement du désir.


Il n’est pas rare que cette peur de l’engagement, tout comme le mouvement de dépréciation de soi-même qui souvent l’accompagne, soient d’abord utilisés comme des freins à s’engager dans une psychothérapie ou une psychanalyse. Toutefois, lorsque le courage prend le pas sur la peur et ouvre à cette possibilité d’un travail psychique, une porte s’ouvre qui peut se révéler déterminante quant à la manière dont une personne vit son existence, et ce qu’elle décide d’en faire.


Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è