Il arrive parfois que la perception qu’une personne se fait de ce qui lui arrive lui laisse penser qu’elle est devenue folle. Des décalages qui se multiplient entre sa propre perception et celle des personnes de son entourage en sont le plus souvent à l’origine.
Cette pensée peut être accompagnée d’angoisse et conduire à une remise en question plus générale.
C’est dans un tel climat de questionnements et d’angoisse que certaines personnes décident d’aller rencontrer un clinicien. La position qu’occupe alors ce dernier est une invitation à une mise au travail psychique visant à ce que la personne en souffrance instaure un dialogue avec elle-même.
En effet, la position du clinicien – psychothérapeute ou psychanalyste – n’est pas de trancher et de répondre à la question avec laquelle la personne en souffrance vient le rencontrer mais, en l’invitant à associer librement ses pensées, d’établir puis de maintenir le dispositif clinique qui va permettre au patient (en psychothérapie) ou au psychanalysant (en psychanalyse) de dénouer un à un les points de souffrance qui l’ont conduit à une telle distorsion dans son rapport avec lui-même et avec son environnement.
A partir de cette interrogation inaugurale : « Suis-je fou ? », il n’est dès lors plus question de se situer d’un point de vue normatif mais bien de reconnaître la souffrance qui est associée à ce questionnement.
Les pensées sous-jacentes à cette question seront alors associées librement et permettront progressivement, pour qui en a le désir, de construire une réponse qui ne soit pas édictée par le regard de l’autre mais qui puisse avoir valeur de vérité pour soi-même.
Dr Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è