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Qu’est-ce que le bégaiement ?

Le bégaiement touche environ 1% de la population en France. Il est surreprésenté chez les personnes de sexe masculin, affectées 3 à 4 fois plus que les personnes de sexe féminin.


Le bégaiement correspond à un trouble du flux ou du rythme de la parole. Ses formes peuvent être variées : de la répétition de mots à la répétition de sons ou de syllabes, elle peut également être caractérisée par des blocages ou bien des prolongements de mots.



En dehors des formes neurologiques qui font suite à une lésion cérébrale, le bégaiement est bien souvent circonstanciel. Il n’agira donc pas avec la même force en fonction des situations et de l’interlocuteur à qui s’adressera la personne sujette au bégaiement : personne plus âgée, moins âgée, avec un lien d’autorité ou hiérarchique, dans un contexte de loisir ou non, paroles adressées à soi-même ou à un autre, etc.


Des statistiques mettent en lumière le fait qu’un enfant dont l’un des parents bégaie a trois fois plus de chance de développer lui-même un bégaiement. Des facteurs génétiques sont actuellement une hypothèse privilégiée à l’étude pour expliquer cette tendance. D’un point de vue psychique, il importe d’étudier les identifications à l’œuvre, identifications conscientes et inconscientes que l’enfant met en place et qui lui sont nécessaires pour grandir. Cette nécessité n’implique pas pour autant qu’il lui est nécessaire de s’identifier à toutes les singularités de ses parents pour se développer.


De la même manière, des pistes neurologiques sont actuellement à l’étude, pistes qui n’invalident pas non plus l’incidence psychique que va avoir l’environnement dans lequel évolue une personne qui bégaie et ce qui se joue pour elle dans son rapport à l’autre médiatisé par la parole dans sa fixation de ce trouble.


Que visent l’orthophonie et la psychanalyse ?

L’approche orthophoniste est une approche fonctionnelle qui vise la résolution de ce qu’elle aura préalablement identifié comme étant un symptôme. Différentes méthodes de rééducation existent et peuvent être proposées en ce sens.



En psychanalyse, n’a le statut de symptôme que ce qui fait souffrir l’être qui vient consulter et que celui-ci reconnaît comme tel. Il s’agit donc d’une appréciation subjective. Dans cette perspective, les signes de bégaiement qui ne font pas souffrir n’auront pas le statut de symptôme. Par ailleurs, en psychanalyse, la résolution du symptôme n’est pas visée comme telle. En effet et dans la mesure où le symptôme reconnu comme tel correspond à une modalité d’expression d’un désir inconscient, substitut d’une satisfaction pulsionnelle qui n’a pas eu lieu, il constitue un indice important de la vérité inconsciente d’un être. Le travail mené au cours de la cure psychanalytique conduira dès lors le psychanalysant à un bout de savoir sur son fantasme inconscient sous-jacent, que le symptôme venait jusqu’alors conjointement masquer et représenter.


Docteur Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è