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Un certain nombre de personnes entrent en psychothérapie avec l’intention de comprendre ce qui les fait souffrir, pensant que c’est la compréhension qui leur permettra de résoudre leur souffrance. Parmi ces personnes, certaines attendent de l’autre – ici, le clinicien – des éléments théoriques qui leur permettront d’étancher cette soif de compréhension, à la manière du rapport souvent établi entre un patient et un médecin par exemple, ce dernier venant apporter un éclairage fonctionnel ou mécaniciste sur un dysfonctionnement organique, avant d’en expliciter le protocole de prise en charge.


La position clinique qu’occupe le psychothérapeute ou le psychanalyste est autre dans la mesure où l’appareil psychique humain a son fonctionnement propre.


Ainsi, cette recherche de compréhension est légitime et peut même constituer le mouvement qui va conduire à s’engager en psychothérapie ou en psychanalyse. Toutefois, y rester attaché tout au long du déroulement de la cure comporte le risque de se maintenir dans une lecture superficielle et contrôlée des mécanismes psychiques inconscients ayant conduits à la production de symptômes. Et dans la mesure où le symptôme occupe une fonction psychique inconsciente qui est à déchiffrer, chercher à le faire disparaître en en hâtant la compréhension ou la disparition comporte le risque d’un déplacement de symptôme.


Certains peuvent se montrer surpris à l’écoute de la règle fondamentale lorsqu’elle est énoncée par le clinicien lors des premières séances, à savoir associer librement ses pensées, son corps et ses rêves, sans chercher à comprendre ou à filtrer mais ses pensées comme elles se présentent, sans censurer. Cette règle est dite fondamentale car c’est elle qui va déterminer la réussite ou l’échec du travail psychique et donc guider la progression du travail, avec tout le côté déroutant qu’elle comporte, en ce qu’elle favorise l’émergence, par associations, des pensées ayant été jusqu’alors refoulées.


Au sein de l’appareil psychique, comprendre est un mécanisme mis en œuvre par le Moi, le Moi étant une instance psychique qui vise notamment à contrôler. La compréhension se distingue d’un savoir, construit au fur et à mesure de la cure au moyen des associations libres des pensées. Cette construction permet l’émergence d’une lecture nouvelle. Et finalement la souffrance qui avait initialement poussée à rencontrer un clinicien se sera trouvée résolue, articulée à ce savoir.


Docteur Chloé Blachère

Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è