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Dans le Dictionnaire de la psychanalyse, la culpabilité est définie ainsi :


« Conscience douloureuse d’être en faute consécutive ou non à un acte jugé répréhensible ; postulée également sous forme inconsciente pour rendre compte de diverses conduites obsessionnelles, délinquantes ou d’échec ainsi que certaines résistances à la guérison. » (1)


La culpabilité, lorsqu’elle est chronicisée, vient imprégner l’ensemble du rapport au monde et des relations d’une personne. Régulièrement infondée, toute occasion vient pourtant réactiver une culpabilité ancienne, même si celle-ci apparaît, aux yeux même de celui qui se sent coupable, comme infondée. Par ailleurs et comme l’indique la définition que proposent Chemama et Vandermersch en références aux théories freudiennes, la culpabilité peut s’exprimer de manière inconsciente et donc ne pas être reconnue comme telle. Elle s’exprimera alors à l’occasion de symptômes psychiques, corporels, voire organiques.


Ce sentiment de culpabilité peut pousser à commettre des actes ou à proférer des paroles méchantes permettant d’éprouver un soulagement à enfin rattacher la culpabilité éprouvée à un élément réel.


Au niveau de l’appareil psychique, la culpabilité peut venir nourrir, pendant des années, voire même des décennies, les organisations intramoïques (2). Celles-ci vont alors venir accabler le Moi avec des paroles ou des comportements auto et/ou hétéro agressifs. Cette culpabilité agit alors en circuit fermé et vient nourrir la dépréciation de soi-même ou de l’autre, la dévalorisation, le rejet de soi ou de l’autre, et finalement, la haine de soi et de l’autre, quelle que soit les formes que cette haine revêt. Elle peut même venir s’opposer à tout possibilité de guérison.


A l’inverse et lorsqu’elle apparaît de manière ponctuelle, la culpabilité peut être saisie comme une occasion de réajuster un comportement ou une parole lorsqu’elle est associée à la prise de conscience qu’une limite a été franchie. Au contraire de nourrir l’accablement, la culpabilité est alors saisie comme un signal d’alerte permettant de réajuster ce qui convient de l’être.


(1) Chemama, R. & Vandermersch, B. Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Larousse, 2018, p. 125-6.

(2) Amorim (de), F. Amorim (de), F. (Dir.). Manuel clinique de psychanalyse, Paris, RPH Éditions, 2023.


Docteur Chloé Blachère

Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è