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FOMO, acronyme de Fear Of Missing Out, correspond à la « peur de rater quelque chose ». Cette peur conduit certains dans un état d’alerte et de recherche de connexion à l’autre quasi constant.



L’anxiété éprouvée qui lui est associée peut se traduire par le fait de rester branché à son téléphone en permanence, connecté par exemple aux réseaux sociaux, de peur de rater ce dont tout le monde va parler, ou encore par le fait de ne jamais dire non pour participer à des événements, de peur des répercussions qu’une absence pourrait entraîner : mise à l’écart, sentiment de ne pas faire partie d’un collectif, etc.


C’est la répétition de ces comportements qui, sans réponse alternative possible, attire le plus souvent l’attention et en indique l’excès. Cet excès, synonyme de jouissance, n’a dès lors plus rien à voir avec le plaisir qui est habituellement associé à ces comportements lorsqu’ils sont modérés.


Cette « peur de rater quelque chose » masque généralement une peur de passer à côté de sa vie, au point d’accepter toutes les propositions qui se présentent, voire même d’aller au-devant de celles-ci. Il s’en suit une spirale dans laquelle l’agir, au contraire d’apaiser l’inconfort psychique éprouvé, persiste et augmente, se faisant l’écho de souffrances psychiques autres plus ou moins voilées, liées à une difficulté à construire sa subjectivité. La question qui se trouve alors en toile de fond peut être formulée ainsi : suis-je en train de mener une vie qui me convient ou ai-je le sentiment qu’à un moment je paierai le prix de mon comportement actuel ?


La construction de sa subjectivité demande à un être de se familiariser avec le fait d’être seul, avec le manque éprouvé, et avec la notion d’effort. Elle implique l’acceptation que vivre n’est pas synonyme d’une pure succession de moments plaisants. Progressivement décorrélée des injonctions jusqu’alors attribuées à l’autre (le plus souvent ce sont d’abord les parents, puis la société), l’expérience du manque et de l’effort ouvre à la possibilité, pour ceux qui en ont le désir, d’une rencontre intime avec soi-même.


Docteur Chloé Blachère
Psychothérapie et psychanalyse à Paris 18è